Un père avec un physique de cinéma venu d’Italie…
Une bâtisse de l’an mille près du Lac Majeur, occupée au mois d’août pour les vacances…
Des cousins, gamins aux pieds nus, insolents, courant comme des chèvres…
Une grand-mère qui parle du diable en riant…
Les chants de montagne a capella sous la vigne haute, les soirs d’été…
La tête qui tourne durant deux jours à cause de l’air trop fort, de l’eau trop pure, du lait trop riche…
Une autre langue qu’on ne comprend qu’avec les yeux…
Une autre langue qu’on bredouille, quand on revient dans la Beauce, à toutes celles qui, à l’école, ne savent rien de cette Italie, de cet autre monde…
Un père étranger, un pays étranger.
Pour moi, c’était une différence à ajouter, une part en plus, comme un joker, oui, la conviction intime qu’il y aurait toujours cette carte à jouer, une sorte de deuxième chance, de deuxième vie… une part de soi qui attend, à côté…
« Son côté italien », qu’ils disaient.
Marie-Catherine Conti
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